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- Sister Vision Press
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Datas de existência
Histórico
In 1984, Makeda Silvera and Stephanie Martin founded Sister Vision, a small, independent press dedicated to publishing and distributing works by Black women and women of colour. As the first Black Women and Women of Colour Press in Canada, the press filled a long-standing gap within the male-dominated publishing industry, given that Black women and women of colour were often excluded from both mainstream and feminist publishing houses. In fact, Silvera was motivated to start Sister Vision Press when The Women’s Press rejected her oral history book, Silenced: Caribbean Domestic Workers Talk with Makeda Silvera, on the grounds that many of her interviews were transcribed in Creole.
In a 1997 interview with historian Afua Cooper, Silvera explained that “there was a real silencing going on within the alternative presses that called themselves feminist and progressive… They were often afraid of our words and our experiences. They did not identify, and for them this was a legitimate reason not to publish us. Words used to describe our creative work were ‘angry,’ ‘depressing,’ ‘no humour,’ or ‘too autobiographical.’” As lesbians, Martin and Silvera also faced difficulty garnering support from the Black literary community, in part because the press excluded men. Some anti-racist activists argued that Sister Vision was “splitting the Black struggle.” Moreover, according to Silvera, the women of colour community at that time “generally feared lesbianism and feared being labelled as lesbians.”
In some ways, Sister Vision was an extension of the Caribbean feminist commune that Silvera and Martin had created at 101 Dewson Street in 1983, which provided a central hub for black and Caribbean lesbian and gay organizing in Toronto. Both the commune and the press were radically intersectional projects undertaken at a time when racism, sexism, and homophobia were still treated as fundamentally separate issues. Moreover, Sister Vision was founded in an era of increased government austerity, and the funding that had encouraged the development of progressive, innovative organizations throughout the 1970s had largely dried up. Silvera and Martin often ran Sister Vision at a deficit, keeping the press afloat using their own personal funds or through community fundraising efforts.
Under the leadership of Silvera and Martin, Sister Vision published in the areas of women’s oral history, creative writing, theory and research, and books for children and young adults. They worked hard to get Sister Vision on the shelves in bookstores and created an avenue for women of colour to enter the publishing industry. Sister Vision also published many groundbreaking anthologies including Returning the Gaze: Essays on Racism, Feminism and Politics (1993), Miscegenation Blues: Voices of Mixed-Race Women (1994), Plural Desires: Writing Bisexual Women's Realities (1995), The Very Inside: An Anthology of Writings by Asian & Pacific Islander Lesbians (1998), and The Colour of Resistance: A Contemporary Collection of Writing by Aboriginal Women (1998). Ultimately, Sister Vision was indispensable to publicizing the voices and struggles of queer women and women of colour, developing the market for creative works by women of colour in Canada, and fostering a politics of solidarity between queer and anti-racist activists in Toronto from 1984 until the press ceased operations in 2001.
For more information see Afua Cooper, “Out of a Cardboard Box beside Our Bed like a Baby: The Founders of Sister Vision Press,” Great Dames, Janice Dickin and Elspeth Cameron, eds. (Toronto, ON: University of Toronto Press, 1997) 291-306.
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En 1984, Makeda Silvera et Stephanie Martin ont fondé Sister Vision, une petite maison d'édition indépendante qui se consacre à la publication et à la distribution d'œuvres de femmes noires et de femmes de couleur. Initialement gérée à partir d'une boîte de dossiers conservée au chevet de Silvera et de Martin, Sister Vision a été la première presse de femmes noires et de femmes de couleur au Canada. La presse a comblé une lacune de longue date dans l'industrie de l'édition dominée par les hommes, étant donné que les femmes noires et les femmes de couleur étaient souvent exclues des maisons d'édition grand public et des maisons d'édition féministes. En fait, Mme Silvera a été motivée pour créer Sister Vision Press lorsque The Women's Press a rejeté son livre d'histoire orale, Silenced : Caribbean Domestic Workers Talk with Makeda Silvera, au motif que nombre de ses entretiens étaient transcrits en créole.
Dans un entretien accordé en 1997 à l'historienne Afua Cooper, Makeda Silvera a expliqué que « les presses alternatives qui se disaient féministes et progressistes étaient véritablement réduites au silence... Elles avaient souvent peur de nos mots et de nos expériences. Elles ne s'identifiaient pas, et c'était pour elles une raison légitime de ne pas nous publier. Les mots utilisés pour décrire notre travail créatif étaient 'en colère', 'déprimant', 'sans humour' ou 'trop autobiographique' ». En tant que lesbiennes, et pour avoir fait le choix d'exclure les hommes de leur publication, Martin et Silvera ont également eu du mal à obtenir le soutien de la communauté littéraire noire. Certains militants antiracistes ont affirmé que Sister Vision « divisait la lutte des Noirs ». D'autre part, selon Makeda Silvera, la communauté des femmes de couleur de l'époque « craignait généralement le lesbianisme et craignait d'être étiquetée comme lesbienne ».
D'une certaine manière, Sister Vision était une extension du collectif féministe caribéenne que Silvera et Martin avaient créée au 101 Dewson Street en 1983. Elle constituait une plaque tournante pour l'organisation des lesbiennes et des gays noirs et caribéens à Toronto. Le collectif et la presse étaient des projets radicalement intersectionnels entrepris à une époque où le racisme, le sexisme et l'homophobie étaient encore considérés comme des questions fondamentalement distinctes. De plus, Sister Vision a été fondée à une époque d'austérité gouvernementale accrue, et le financement qui avait encouragé le développement d'organisations progressistes et novatrices tout au long des années 1970 s'était en grande partie tari. Silvera et Martin ont souvent géré Sister Vision avec un déficit, maintenant ainsi la presse active grâce à leurs fonds personnels ou aux efforts de collectes de fonds auprès de la communauté.
Sous la direction de Silvera et Martin, Sister Vision a publié des ouvrages sur l'histoire orale des femmes, l'écriture créative, ainsi que sur des approches théoriques et des recherches novatrices. Des livres pour enfants et jeunes adultes ont également été publiés. Elles ont travaillé ardemment pour que Sister Vision se retrouve sur les étagères des librairies. Elles ont mis en place des stratégies pour que les femmes de couleur soient représentées dans le secteur de l'édition. Sister Vision a également publié de nombreuses anthologies novatrices, dont Returning the Gaze : Essais sur le racisme, le féminisme et la politique (1993), Miscegenation Blues : Voices of Mixed-Race Women (1994), Plural Desires : Writing Bisexual Women's Realities (1995), The Very Inside : An Anthology of Writings by Asian & Pacific Islander Lesbians (1998), et The Colour of Resistance : A Contemporary Collection of Writing by Aboriginal Women (1998). Sister Vision a été indispensable pour faire connaître les voix et les luttes des femmes queer et des femmes de couleur. Grace a la presse, le marché des œuvres créatives des femmes de couleur s'est développé au Canada. Elle a aussi encouragé une politique de solidarité entre les activistes queer et antiracistes à Toronto, de 1984 jusqu'à ce que la presse cesse ses activités en 2001.
Pour plus d'informations, voir Afua Cooper, « Out of a Cardboard Box beside Our Bed like a Baby : The Founders of Sister Vision Press », Great Dames, Janice Dickin et Elspeth Cameron, éd. (Toronto, ON : University of Toronto Press, 1997) 291-306.